Le ruban est une pièce étroite tissée entre deux lisières, au métier à tisser par un rubanier dont la corporation remonte au 15e siècle ou par un passementier dont les premiers statuts corporatifs datent de 1559.

 

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Ribbon – England, Great Britain (made) ca 1600 – Victoria & Albert Museum

 

Les premiers métiers à tisser sont entièrement manuels. Rapidement, le travail du ruban se mécanise. Le métier dit à la benjamine est mis au point dès le XVIIe siècle et le métier jacquard voit le jour en 1813.

 

Le passementier tisse des galons, franges, rubans en fil, parfois gainés d’or ou d’argent,  destinés à la décoration de la maison ou des vêtements. Il utilise une douzaine de métiers (à ratières ou cames) ainsi que d’autres techniques comme le retordage et les finitions à l’aiguille. (1)

 

Peignoir - French _ MET Museum
Peignoir – French – 1874–77 – Gift of Miss Elizabeth R. Hooker, 1962 // MET museum

 

Histoire de la rubanerie

 

La corporation des “crépiniers” (ou “crespiniers”) qui travaillaient à la fois pour le vêtement et l’ameublement […] est l’ancêtre de la corporation des passementiers. Il y eut ensuite  la corporation des “laceurs de fil d’or”  […] puis celle des “dorelotiers”. Ils se spécialisèrent, les uns pour le tissage au métier et à la navette (les “rubaniers” statuts datant de 1404) et les autres pour le travail à la main (aiguille) et la broderie de galons et de boutons, les passements, cordons, glands (“les passementiers” premiers statuts en 1559). Ces corporations étaient très codifiées. (2)

 

Métier à tisser les rubans à 4 pièces - Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne
Modèle réduit de métier à tisser les rubans à 4 pièces, une navette, et mécanique Jacquard fabriqué par J.M. Prudhomme à Saint-Etienne en 1862. (Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne)

Longtemps monopole de Bâle en Suisse, les métiers à tisser mécaniques s’installent, dès la fin du XVIIIème siècle, à Saint-Etienne qui devient la capitale mondiale du ruban, en particulier du ruban de soie. (3)

Cette activité se développe avec la généralisation des « métiers à la zurichoise » permettant alors de tisser 12 rubans à la fois. (4)

 

De 1808 à 1980, chaque fabricant de ruban de la région stéphanoise déposait aux Prud’hommes les modèles de sa création présentant un “ caractère de nouveauté ”, au plan technique ou au plan esthétique, afin d’en assurer la protection pour un an, voire 10 ans.

L’évolution vers les métiers dits modernes est également présentée grâce au métier à tisser sans navette qui révolutionne la rubanerie au tournant des années 1950-1960. (4)

 

Procédé de fabrication

ruban chanel // Oriol et Fontanel
ruban Chanel // Oriol et Fontanel

Les fils de chaîne sont ourdis, enroulés de la longueur du ruban (la chaîne) puis tendus sur un métier à tisser et enfilés dans les navettes. Le motif est inscrit sur le carton perforé (ou le procédé informatique équivalent). Alors les navettes font leur va-et-vient en tramant les fils de chaîne.

Un art contemporain

Dior
Les rubans Julien Faure pour Dior – Photo Dior via www.refinery29.com

 

Des entreprises du patrimoine vivant comme Julien Faure ou Oriol et Fontanel perpétuent la longue tradition de la rubanerie avec des créations contemporaines à couper le souffle, employées en haute-couture et en décoration. Même si on constate la disparition du ruban traditionnel, d’autres débouchés ont vu le jour, notamment dans les sangles et rubans techniques.

Un savoir-faire reconnu et labellisé.

 

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Birds and Trees Turquoise and Gold 22mm // Tendance ruban par Renaissance Ribbons France
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