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Fendre l’air • Art du bambou au Japon
27 novembre 2018 - 11 h 00 min / 7 avril 2019 - 19 h 00 min
10€Pour la première fois en France, une grande exposition rend hommage à l’art méconnu de la vannerie japonaise en bambou. L’occasion de découvrir 160 œuvres anciennes et contemporaines à la beauté poétique, destinées à l’origine à la décoration florale de la cérémonie du thé.
L’art japonais du panier en bambou est l’un des plus raffinés qui soit. Il est également l’un des plus secrets. Subtil et délicat, spirituel et gestuel, il est l’apanage de grands maîtres, porteurs d’une histoire pluriséculaire. L’exposition proposée par le musée du quai Branly – Jacques Chirac est la première de cette importance en Europe. C’est un motif de grande satisfaction, autant qu’une promesse : celle d’une émotion esthétique et d’une découverte culturelle rares.
Stéphane Martin, président du musée du quai Branly – Jacques Chirac, commissaire de l’exposition Fendre l’air. Art du bambou au Japon
Au Japon, le développement de la vannerie artisanale en bambou est étroitement lié au rayonnement de l’art du thé –et à ses arrangements floraux–, arrivé de Chine aux environs des 8e et 9e siècles. Les premières générations d’artisans japonais se sont d’abord inspirés de modèles chinois qui eux-mêmes cherchaient à imiter avec virtuosité les formes sophistiquées de vases en bronze ou porcelaine (les paniers karamono).
Le renouveau, au début de l’ère Meiji (1868 – 1912), d’un certain type de cérémonie du thé dont les arrangements floraux utilisaient des récipients en bambou, sollicite ensuite la créativité d’artistes raffinés et merveilleusement inventifs qui se libèrent du modèle chinois et inventent leurs propres formes. Des artistes comme Iizuka Rōkansai et Hayakawa Shōkosai renouvellent ce domaine et l’érigent en art.
Aujourd’hui encore, la vannerie japonaise en bambou procure à certains de ses créateurs, passés maîtres dans le tressage de la fibre, le prestigieux statut de Trésor national vivant.
En parallèle à la réalisation de vases décoratifs traditionnels pour l’arrangement floral, les créateurs contemporains libèrent leur créativité en réalisant des œuvres très personnelles. Parfois dénuées de toute fonctionnalité, les vanneries contemporaines se muent en véritables sculptures, formant ainsi un champ artistique d’une profonde originalité.
Le parcours de l’exposition s’organise en quatre parties :
– Une introduction décrivant l’origine chinoise des paniers (karamono) et leur lien avec les cérémonies du thé.
– La seconde section – consacrée aux maîtres de l’âge d’or – présente l’essor de l’art du bambou entre la fin d’Edo et le début de Meiji, de l’apparition des grands lignages aux premiers artistes signataires de leurs créations.
– À la suite de celle-ci, Iizuka Rōkansai fait l’objet d’une section monographique à part entière.
– La dernière section évoque l’après- guerre et les mutations engendrées par cette période.
Sept artistes contemporains feront l’objet d’une présentation monographique et ont accepté pour cette exposition une commande du musée du quai Branly – Jacques Chirac. En outre, un artiste sera plus particulièrement mis à l’honneur : Iizuka Rokansai (1890-1958), considéré comme la référence majeure de la vannerie japonaise.
Subtil, puissant et aérien, l’art du bambou japonais étonne le visiteur par la grande diversité de sa production, le mélange des styles et la beauté du geste et du savoir- faire.