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Découvrir l’art naïf

Découvrir l’art naïf, « enfantin » et spontané, des « peintres du dimanche », un courant artistique né au 19e siècle.

L’art naïf, la peinture naïve, désigne les oeuvres de « peintres du dimanche » (2) dénués de formation académique et ne respectant pas les règles établies de perspective, de couleur ou de composition, et qui produisent une peinture spontanée, enfantine dite naïve.

Le terme « naïf » aurait été utilisé pour la première fois au xixe siècle, pour qualifier les œuvres du peintre Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau (1844-1910), qui peignait hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches picturales de l’avant-garde de l’époque, les impressionnistes. (1)

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On peut supposer qu’au premier Salon libre, sans jury, de Paris, en 1848, des peintres exposèrent des œuvres comparables à celles des poètes ouvriers. Il en fut de même, peut-être, au Salon des refusés de 1863. Mais ce n’est qu’en 1885, lors du Salon des artistes indépendants, que se fit connaître l’art naïf avec Henri Rousseau, dit le Douanier. (2)

L’art naïf se distingue de l’art brut en ce sens qu’il n’est pas l’oeuvre d’artistes rejetés par la société –aliénés, prisonniers, personnes isolées– mais d’autodidactes intégrés dans la société. Ce sont des ouvriers ou des artisans, des personnes modestes qui peignent sur leur temps libre. Au 19e siècle, le matériel évolue, l’emploi des tubes se répand. La peinture devient accessible. De nombreux artistes émergent alors en Europe et aux Etats-unis.

Grandma Moses (1860-1961) est l’une des grandes figures de ce courant outre-Atlantique. Ancienne brodeuse, elle commence à peindre à l’âge de 70 ans.

Grandma Moses // the spring in evening

  • The Spring in Evening // Grandma Moses – 1947 via Wikiart

Les tableaux des peintres naïfs sont généralement figuratifs et narratifs. Les peintures de ces  « primitifs modernes » (2) fourmillent de détails. Le manque de perspective rapproche le lointain du premier plan dans les paysages. Les personnages sont rapprochés, de face et en gros plan dans les portraits.

L’art naïf s’inspire souvent de sujets populaires, il utilise des techniques traditionnelles. On y trouve le plus souvent des couleurs vives, une grande minutie dans la réalisation mais beaucoup de maladresses dans la représentation de l’espace. C’est un art depuis longtemps repéré puisque Denis Diderot le présente comme le seul véritable courant artistique dans son Traité du Beau. L’artiste naïf aspire cependant à la gloire académique et au musée. (3)

De nombreux artistes se revendiquent de ce courant d’art primitif.

[…] Ainsi s’organise, en 1928, la première exposition d’art naïf, par Wilhelm Uhde, à Paris. Elle réunit les œuvres de cinq peintres dits  » du Cœur Sacré  » : Le Douanier Rousseau, Louis Vivin, Séraphine de Senlis, André Bauchant et Camille Bombois. A la même époque, le mouvement naïf prend également une ampleur internationale surtout aux Etats-Unis, en ex-Yougoslavie et à Haïti.(4)

Paisagem naïf de autor desconhecido, sem data.

  • Paisagem naïf de autor desconhecido, sem data, possivelmente pernambucano dos anos 70. Coleção de Ricardo Frantz // « Naif00 » via Ricardo André Frantz – CC BY-SA 3.0

Car le mouvement est loin d’être uniforme. Les artistes sont en effet grandement influencés par leur région d’origine et leur culture populaire. Différentes écoles sont ainsi reconnus en France, Afrique de l’Ouest, Haïti, Europe de l’Est ou Amérique centrale.

Un art dépoussiéré à découvrir !

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