L’art de la glyptique (du grec ancien γλυπτός / glyptós, « objet gravé ») définit la gravure et la sculpture des pierres fines. Les Grecs « faisaient une distinction précise, quelle qu’ait été la matière utilisée par l’artiste, entre la gravure en relief appelée ἀναγλυϕή (anaglyptique), et celle en creux, appelée διαγλυϕή (diaglyptique) » peut-on lire dans l’article sur la glyptique de l’Encyclopedia Universalis¹.

Lorsque l’on travaille en creux, on parle d’intaille ; il s’agit de camée lorsque l’on travaille en relief.

Le camée est un art antique du monde gréco-romain dont l’apogée se situe sous le règne de l’empereur Auguste au Ier siècle après Jésus Christ. Il tire son nom de l’italien cameo, sans doute en référence au camaïeu des strates colorées des pierres utilisées.

Sardonyx cameo portrait of the Emperor Augustus,ca. A.D. 41–54 // The Met (PD)
Cameo Augustus Cdm Paris Chab190.jpg
Camée représentant Auguste couronné de chêne et de laurier. Sardonyx, perle, saphir, verre. Monture d’argent doré, perles, saphirs et verre rouge des XIVe et XVIIe siècles). Ce camée a appartenu au Trésor de Saint-Denis. Acquisition en 1791 • Par Dioscoride (graveur); Atelier de Paris (orfèvre) — Clio20, CC BY-SA 3.0, Lien

 

Les camées sont sculptés dans des gemmes comme l‘onyx, le sardonyx, le lapis lazuli ou l’agate. Les veines des pierres fines apparaissent lors de la taille, des tons clairs aux plus foncés. En jouant avec leurs contrastes, les artistes soulignent un détail, révèlent les sujets ou plongent leurs motifs dans l’obscurité.

https://www.instagram.com/p/Bj8ygpZB8jI/

Portrait d’un roi africain. Camée en agate, seconde moitié du XVIe siècle ; monture en or émaillé, XVIIe siècle. Domaine public, Lien

 

 

Les bijoux en camée

Les camées sont souvent portés en bijoux : médaille, tiare, broche, collier ou montre ! Le montage conclue et souligne le travail du sculpteur. L’orfèvre-joaillier utilise de l’or et de l’argent, des perles fines et des pierres précieuses pour éclairer le camée.

Au XVIIIe et XIXe siècle, il arrive que les joailliers copient les sculptures des artistes et les bas-reliefs classiques avant de les reproduire en miniature sur des pierres fines ou sur des coquillages, moins couteux et plus faciles à travailler. Il est néanmoins à noter que « dans l’Antiquité, comme à la Renaissance, un même artiste pouvait être, dans certains cas, lapidaire, lithoglyphe et joaillier« ¹.

Au cours du XIXe siècle Naples devient la capitale européenne du camée sur coquillage tandis que le camée français classique, encouragé par le jury officiel du Salon de l’Académie, acquiert une solide réputation d’excellence ².

 

Cameo by Benedetto Pistrucci (Italian, 1783–1855, active England) • Maker: Mount by Carlo Giuliano (Italian, active England, ca. 1831–1895) • Date: cameo 1840–50, mount ca. 1860 • The Met (PD)

 

Elizabeth I of England (1533–1603), probably Italian, ca. 1570–1600 • The Met (PD)

 

Le prince impérial, Paul-Victor Lebas (French, active 1852–76), ca. 1865 – Carnelian onyx • The Met (PD)

 

DIY

Loin de vouloir approcher –même de très loin– le travail des sculpteurs et joailliers, on peut s’amuser à reproduire un effet de camée en travaillant des résines et des pâtes à modeler comme la pâte Fimo, la plasticine ou la porcelaine froid. Et en trichant un peu pour ne pas sculpter, on peut travailler avec des moules en silicone ! Avec, dans les vidéos ci-dessous, du papier, de l’argile et la porcelaine liquide :

 

 

S’abonner
Notifier de
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires