Christian Louboutin est l’un de ces noms dont la seule mention évoque tout à la fois la mode, beaucoup, le luxe, un peu, le bling-bling, passionnément, la scène soul-pop-rap, à la folie, la douleur, pas du tout. Les chaussures signatures à semelle rouge de ce créateur atypique sont vertigineuses par leur allure, leur forme, leur talon, leur prix…  Mais loin de ces clichés, le travail de Christian Louboutin sera enfin célébré et sans doute découvert dans l’exposition qui lui est consacrée. Trente ans d’une activité prolifique et joyeuse à admirer à partir du 26 février, au Palais de la Porte Dorée.

 

Le lieu est cher au créateur. Né à Paris dans le 12e arrondissement, Christian Louboutin connaît bien le Palais de la Porte Dorée. Enfant, il va « rêver à l’Aquarium Tropical, envouté par les couleurs et la brillance des poissons tropicaux, et au Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie« , explique-t-il. La beauté architecturale et la richesse ornementale de ce chef-d’œuvre de l’Art Déco, érigé en 1931, nourrit très tôt son amour de l’art et des arts appliqués. Il y puise un répertoire de formes et de motifs pour ses premières créations : le soulier Maquereau réalisé en cuir métallisé est directement inspiré de l’iridescence des poissons de l’Aquarium tropical.

 

Soulier Maquereau © Guillaume Fandel

 

C’est aussi là que le créateur est saisi par un panneau interdisant le port de talons aiguilles. Cela lui inspirera par la suite l’iconique soulier Pigalle.

Panneau de signalétique et dessin fondateur à l’origine de la vocation de Christian Louboutin © Christian Louboutin
Le Musée Imaginaire de Christian Louboutin • Wet Seal, Allen Jones, 1966 – © D.R
Escarpin Pigalle Follies © Christian Louboutin

 

Dès ses débuts, Christian Louboutin insuffle dans ses créations des couleurs et des motifs inspirés par sa passion pour les voyages, pour le monde de la pop culture, du spectacle, de la danse, de la littérature et du cinéma. L’exposition promet d’explorer toutes les facettes de cette inspiration aux multiples références en « mettant en scène la vision du créateur à travers quelques-unes des oeuvres les plus précieuses issues de sa collection personnelle ainsi que des prêts de collections publiques ». Un Musée Imaginaire « ancré dans le présent et tourné vers l’avenir » souligne le créateur formé chez Charles Jourdan et Roger Vivien, qui a ouvert sa boutique en 1991, à Paris.

 

Portrait de Christian Louboutin au Palais de la Porte Dorée

 

 

Des centaines de ses souliers, certains inédits, entourés de dessins, croquis, travaux, films, seront bien évidemment présentés aux côtés de collaborations plus surprenantes : des vitraux dessinés pour l’exposition réalisés par la Maison du Vitrail, un palanquin d’argent sévillan ou encore un cabaret sculpté au Bhoutan.

L’exposition dévoilera également des projets inédits avec quelques artistes comme le réalisateur et photographe David Lynch, l’artiste multimédia néo-zélandaise Lisa Reihana, le duo de designers anglais Whitaker Malem, la chorégraphe espagnole Blanca Li, le plasticien pakistanais Imran Qureshi.

 

Bottinos © Jean-Vincent Simonet

 

Avec cette exposition, Christian Louboutin initie une nouvelle programmation du Palais de la Porte Dorée dédiée à la création d’aujourd’hui !

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