Arte.tv diffuse un cycle consacré au génie du cinéma Georges Méliès. Un documentaire de 59 minutes de Serge Bromberg et d’Eric Lange, « Le Mystère Méliès », ainsi que 13 films muets avec musique d’accompagnement en version restaurée sont diffusés en replay sur la chaîne jusqu’au 9 mars et 31 mai 2021 selon les programmes.

 

Georges Méliès // Par Maëlann LE GAL , Domaine public

 

Georges Méliès (1861-1938) a réalisé plus 500 films en explorant les possibilités infinies du cinéma à l’aube du 20e siècle. On lui doit notamment l’invention des  effets spéciaux que l’on pourra savourer en regardant sur Arte le tour de magie des Cartes vivantes ou les aventures de L’homme à la tête de caoutchouc. Ses trucages sont inventifs, créatifs et d’une grande modernité.

Après avoir attiré les foules avec ses spectacles féériques dans son théâtre Robert-Houdin, Georges Méliès, ébloui par l’image animée des frères Lumière, se lance dans un art naissant, le cinéma, dont il va révéler la part spectaculaire.

 

Méliès, Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin (Star Film 70, 1896)

 

Inspiré par le « théâtre de magie », Georges Méliès maîtrise l’art de l’illusion et donne des représentations dans le théâtre Robert-Houdin qu’il a acheté avec sa part d’héritage. Les succès s’enchaînent.

Puis il découvre sur les Grands Boulevards parisiens le kinétoscope d’Edison et se passionne avec Louis Lumière pour ce nouveau procédé d’images en mouvement. Le 28 décembre 1895, le destin de Georges Méliès bascule. Il invente sa caméra et filme.

Des nouveaux titres sont présentés chaque soir dans son théâtre, où il met à profit une découverte fortuite : le « montage cut » où 2 plans sont juxtaposés, le premier trucage cinématographique. Le merveilleux règne en maître. Il a la maîtrise de l’ensemble du processus de création et ne s’arrête plus : esquisses, décors, scenarii, direction d’acteurs, trucs, réalisation : un homme orchestre, cas unique dans l’histoire du cinéma !

Le voyage dans la Lune, extrait du Mystère Méliès disponible sur Arte.tv

En 1902, il présente son chef d’œuvre, Le voyage dans la lune, une pièce en 30 tableaux qui a demandé 3 mois de travail. Le succès attire l’intérêt de la concurrence, notamment celle de Charles Pathé. Le cinéma devient une industrie, une affaire sérieuse et un nouveau modèle économique, loin de l’auto-financement de Georges Méliès.

Il est dépassé. Ses 6 derniers films seront des échecs. Le studio ferme en 1913, Méliès est ruiné. Dans un moment de colère, il détruit ses 520 films, tournés entre 1896 et 1913 : « une imprudence irréparable » ! Puis on l’oublie.

Avant qu’il ne soit redécouvert dans les années 30 par une nouvelle génération de cinéphiles, quelques années avant sa mort. La cinémathèque française lui rend hommage en 1948 et son fondateur, Henri Langlois, initie un travail de collecte des bobines et des copies d’exploitation de diverses origines. Car les films de Méliès ont été contrefaits dès 1902, stockés ou copiés dans des conditions abracadabrantesques, que l’on découvre ainsi que l’immense travail de restauration.

Mais ils n’ont jamais été égalés !


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